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Campagne du Soldat Jacques COTTE

14éme Régiment d'Infanterie

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Jacques COTTE est appelé comme 2ème classe le 6 octobre 1909 au 14ème Régiment d'Infanterie.

Le 7 novembre 1910 il est nommé 1ère classe.

Il est mis en disponibilité le 24 septembre 1911, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.

Il effectue une période au 107ème Régiment d'Infanterie du 31 août au 20 septembre 1913.

Il passe dans la réserve active le 1er octobre 1911

Mobilisé le 1er août 1914, il rejoint son corps le 3 août 1914.


La Belgique.


C'est le 6 août 1914 que le régiment quitte la ville d'Angoulême. Après avoir passé une quinzaine de jours en Argonne, puis près de la frontière belge, il est engagé en Belgique, où il reçoit le baptême du feu le 21 août à Isel, et le 22 à Grapfontaine (région de Neufchâteau). Le régiment prend part à la retraite de Belgique, où il offre à plusieurs reprises une résistance acharnée. Les ordres de repli successifs, provoqués par la situation générale, causent à chaque fois au 107ème R.I. une déception car l'ennemi qu'il a en face de lui a toujours cédé le terrain en fin de journée et n'a jamais songé à la poursuite.



Jacques COTTE Passe au 14ème Régiment d'Infanterie le 15 août 1914.



Le 14ème Régiment d'Infanterie venait de traverser la Meuse à Souilly. Le 16 août il cantonne le soir à Vaux, où il restera jusqu'au 21 août. La frontière belge est là à quelques kilomètres. A minuit et demi, le 21 août, le Régiment est alerté, il reprend la marche pour passer la frontière vers 13 heures. Sous une pluie furieuse de rage, le régiment arrive à Lambermont, petit village belge, où il cantonne pour en repartir le 22 août par alerte à 2h30.



La Belgique et la Retraite.



Le 22 août l'ennemi est proche. On le signale dans les bois nord de Jehonville. C'est la bataille enfin, à 14 heures, la 1ère compagnie et la section de mitrailleuse débouchent de la lisière nord des bois, qu'elle trouvent inoccupée, se portent sur la crête 453 (un kilomètre sud d'Anloy) où elle surprennent en formation de marche un bataillon allemand. Le combat s'engage et l'ennemi subit tout d'abord de grosses perte, mais renforcé, il occupe aussitôt la lisière sud du village solidement fortifiée par des tranchées couvertes et protégées d'un réseau de fil de fer de trente à quarante mètres de profondeur. Le feu soigneusement repéré à l'avance, d'un ennemi invisible, nous cause des pertes sérieuses. D'ailleurs l'artillerie allemande a pris position à très courte distance et nous recevons vers 15h20 les premiers obus de la journée.

Hachés par le tir excessivement meurtrier d'un ennemi qui déjà se terre, nos fantassins tentent plusieurs assauts, qui tous restent sans résultat. Vers 16 h.20 le mouvement de repli commence. Il nous faut abandonner un champ de bataille d'où l'ennemi n'a pas pu nous chasser.

L'ordre de retraite parvient, c'est la marche vers l'arrière qui commence. Pendant des heures, dans cette nuit affreuse, nous marchons toujours, tandis que les routes sont encombrées d'artillerie, de convois se retirant aussi, et nous arrivons le lendemain vers 15 h.30 à Sachy. Les troupes sont exténuées. Elles viennent de parcourir plus de 70 kilomètres dans l'espace de trente-huit heures et ont pris part à un combat qui a duré six heures.

Le 22 août il nous faut continuer la retraite. Le 26 août, l'ennemi passe la Meuse, à notre suite, près de Rouffy. Dans la nuit, le dispositif est pris pour le forcer au repli. Dès 8 heures, le 27 août l'ordre d'attaquer sur Telonne est donné. La progression se fait lentement en raison d'un tir très meurtrier de mitrailleuses. Telonne est pris vers 11h10, et nos tirailleurs continuent leur progression atteignant la crête au nord. Mais le feu de l'artillerie et de l'infanterie allemande creuse dans nos rangs des vides profonds. Une fois encore, il faudra lâcher le terrain et reculer. Les troupes se retirent dans les directions d'Angecourt pour recommencer à se battre le lendemain 28 devant Haraucourt. La pression de l'infanterie ennemie est plus violente encore que la veille, le feu de son artillerie plus meurtrier. Le combat tourne à notre désavantage, le 14ème se replie tout en luttant.

Le Régiment va suivre maintenant le mouvement de retraite générale ordonnée, par La Besace, Attigny, SaintHilaire-au-Temple, Dosnon, pour refaire face au Nord le 6 septembre 1914, se porter jusqu'à la ferme de la Certine, où il va participer à la victoire de la Marne. Pendant quatre jours, les débris du 14ème vont résister là, sur le champ de bataille de la Certine.

Le moment n'est plus de regarder en arrière !... La lutte est chaque jour plus chaude, l'infanterie allemande plus entreprenante, l'artillerie plus active. Les deux lignes sont distantes de 600 mètres à peine. Les attaques dessinées de part et d'autre sont impitoyablement fauchées. L'une des nôtres menée le 7 septembre ne réussit, pas plus que les précédentes, à atteindre son objectif.

Enfin, vers 16 heures, le 10 septembre, l'ennemi se décroche, bat en retraite. Enfin, c'est l'Allemand qui fuit !...


Le régiment commence aussitôt sa marche en avant, par Vitry-la-Ville, Poix, Saint-Rémy, pour arriver devant Perthes-les- Hurlus attaqué le 15 septembre. Mais cette attaque, contrariée par un tir violent d'artillerie lourde, progresse très péniblement, puis elle est finalement enrayée. Le 14ème est salué au débouché nord des bois des Hurlus par une violente canonnade qui enraye son mouvement et lui fait subir de grosses pertes. Après avoir un instant occupé le village par ses éléments avancés, il est obligé de l'évacuer. Les avant-postes de combat sont établis sur tout le front et les journées suivantes sont employées, chez l'Allemand comme chez nous, à des travaux de fortifications.

Le 26 septembre, au point du jour, l'ennemi pourtant déclenche une attaque générale préparée et soutenue par une action d'artillerie des plus violentes. Les régiments qui défendaient les premières lignes refluent, surpris par la soudaineté et l'impétuosité de l'assaut. Les Allemands sont arrêtés par des feux d'écharpe d'artillerie. Les feux croisés de nos mitrailleuses et nos contre-attaques rétablissent la situation. Au soir, le 14ème a réoccupé partout les anciennes positions.



Champagne.



Mais de part et d'autre, les troupes sont extrêmement fatiguées. Nos reconnaissances se heurtent désormais à un ennemi vigilant et qui se fortifie. Chez nous aussi, on aménage les tranchées. C'est la guerre de position qui commence avec es longues nuits de veille, par le froid, dans la boue, les relèves fatigantes, les journées monotones passées dans l'inaction, d'autres où il faut se battre rageusement, sans trêve, à la grenade, à la baïonnette pour gagner quelques mètres de boyaux.

Pendant les mois d'octobre et de novembre 1914, aucun fait saillant ne se produit. Le régiment se réorganise et, malgré les fatigues résultant de la température, travaille sans relâche, prépare l'approche, marche à la sape et à la mine, se recueille pour les assauts qui, à partir de décembre, vont se répéter presque journellement pour la possession de la côte 200.

La fameuse côte 200 : un enchevêtrement de tranchées que la pluie et la neige transforment en cloaques, un fouillis inextricable de défenses accessoires. Les Allemands qui la baptiseront la Chaudière des Sorciers vont la défendre avec une opiniâtreté remarquable et nous y opposeront leurs meilleures troupes.

Toutes les tentatives faites pendant la journée du 8 décembre renouvelées sans cesse à la faveur de la nuit, se heurtent aux mêmes obstacles, aux mêmes tirs ajustés et nourris, à la même résistance énergique et restent sans succès. Le 20 décembre, une nouvelle attaque ne progresse pas davantage que la précédente. Le 21 décembre, c'est le 1er bataillon qui prend l'opération à son compte et se fait hacher dans les tranchées du Pan-Coupé par le tir de l'artillerie lourde allemande et des minenwerfers extrêmement puissants. Mais ce même bataillon, le lendemain 22 connaît enfin le succès. Bien que soumises à un tir précis et meurtrier de l'artillerie ennemie, au signal donné (16 heures), il se lance à l'assaut. Après une lutte désespérée de l'ennemi, nos fantassins prennent 180 mètres de tranchées, 2 mitrailleuses, 1 projecteur, 8 caisses de dynamite, de nombreuses caisses de munitions et un poste téléphonique. Ils ont fait 2 officiers et 16 soldats prisonniers au cours de cette brillante opération.


Quelques jours à peine de répit et dans la nuit du 7 au 8 janvier, la tranchée « du Saillant 200 » est perdue. Deux compagnies ont rapidement pris leur dispositif d'attaque et, après une courte préparation d'artillerie, sortent au pas de charge pour rétablir quelques instants après la situation.





Jacques COTTE est porté disparu le 8 janvier 1915 lors du combat de Perthes les Hurlus.

Son décès sera officiellement daté au 8 janvier 1915 à Perthes les Hurlus.